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Les étapes pour récupérer l’eau de pluie en élevage porcin

La poche souple constitue la solution la plus simple à installer, puisqu’un simple terrassement suffit.

La mise en place d’un projet de récupération de l’eau des toitures nécessite de réfléchir à leur collecte, à leur stockage et surtout à leur traitement pour une utilisation en élevage de porcs.

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« En élevage porcin, 80 % de l’eau consommée provient de forages, le reste étant fourni par le réseau ou des puits, explique Nicolas Kolytcheff, de la chambre d’agriculture de la Bretagne (1). Cette eau sert principalement à l’abreuvement, au lavage et au refroidissement des bâtiments. » Ces usages entrent en concurrence avec les besoins industriels et ceux de la population, ce qui motive la recherche de nouvelles sources d’approvisionnement, notamment la récupération des eaux de pluie issues des toitures.

« Il est indispensable de disposer d’une surface de toiture suffisante et d’éviter les toitures contenant de l’amiante ou du plomb, souligne le chargé d’études. Il est également essentiel d’anticiper les étapes de collecte, de stockage et de traitement de ces eaux afin de garantir leur qualité et leur stabilité dans le temps. »

1. Collecter

L’eau de pluie est collectée via une ou plusieurs toitures, puis dirigée vers un collecteur où elle passe par un filtre grossier destiné à retenir feuilles, mousses et matières organiques avant d’être stockée. « Il est important de prévoir des tuyaux de diamètre suffisant pour gérer de fortes précipitations ainsi qu’un trop-plein pour évacuer l’excédent d’eau », précise Nicolas Kolytcheff.

2. Stocker

La poche souple constitue la solution la plus simple à installer, puisqu’un simple terrassement suffit. Elle offre un large choix de capacités, de 50 à 500 m³, mais occupe une surface importante au sol. Il faut toutefois veiller aux variations de température et à l’exposition aux UV. L’investissement se situe autour de 25 € par m³.

Autre option : la cuve verticale en polyéthylène, qui nécessite la réalisation d’une dalle en béton ainsi qu’une pompe de remplissage. Sa capacité est limitée à 20 m³ au maximum, mais elle présente une meilleure résistance. Son coût est plus élevé (de 200 à 500 € par m³ de stockage). La cuve enterrée en béton requiert un terrassement et un drainage, mais permet de disposer d’une eau fraîche et stable tout au long de l’année. L’investissement est compris entre 200 et 250 € par m³. « En matière d’urbanisme, aucun dépôt de dossier n’est nécessaire si l’emprise au sol est inférieure à 100 m² et la profondeur de fouille inférieure à 2 m », rappelle le conseiller.

3. Traiter

La première étape du traitement consiste à la filtrer, avec différents systèmes selon le niveau de filtration recherché : filtres en nylon ou microfibres (< 300 microns), à charbon (de 0,5 à 50 microns), à sable (de 10 à 40 microns) ou par osmose inverse. Cette filtration permet d’éliminer résidus, particules en suspension et autres contaminants. Reste à désinfecter l’eau pour éliminer virus et bactéries, par exemple grâce à un système d’électrolyse, une lampe UV ou à l’ultrafiltration. Il est recommandé d’associer ces deux dernières méthodes à un traitement au chlore.

(1) Il intervenait lors du forum sur l'eau à la station de Crécom le 7 mars 2025.

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